Prévenir la catastrophe en plein hiver
par François G. Cellier
L’hiver est une saison rude et éprouvante. Son froid mordant s’avère un obstacle majeur dans plusieurs situations, notamment lorsqu’un immeuble nécessite d’être réparé de toute urgence.
Une toiture qui coule à –20 degrés Celsius lance un défi de taille à tout entrepreneur, car les conditions hivernales sont hostiles et inhospitalières.
L’ADVERSITÉ : UN ENNEMI REDOUTABLE
On n’insistera jamais assez sur l’entretien préventif d’une enveloppe de bâtiment, afin d’éviter les problèmes graves et coûteux. Nombreux sont les syndicats de copropriétaires qui n’ont pas en tête cette notion. Il est beaucoup plus facile d’ignorer les problèmes imminents ou à venir, que ce soit par méconnaissance ou par déni. Mais à ce jeu, l’adversité finit toujours par avoir le dernier mot. Et lorsqu’elle frappe en plein hiver, les choses peuvent se compliquer davantage.
« Intervenir pendant la saison froide n’est pas toujours évident », confirme Alexandra Fallah, fondatrice du Consortium Alfa Construction. Très souvent, les appels d’urgence découlent de l’effondrement partiel d’une façade, qu’elle soit en briques ou en pierres. Bien que la plupart du temps, il soit recommandé de tout remettre en place immédiatement, pour ne pas affecter les performances d’une façade en matière d’isolation, certains syndicats reporteront les réparations à faire au printemps suivant. Il faut savoir que par temps très froid, le coût des travaux peut être jusqu’à 40 % plus cher. Il faut prendre des précautions supplé mentaires, par exemple installer une toile et chauffer la zone à réparer. Sans oublier que le rythme des opérations est beaucoup plus lent.
DÉFICIT D’ENTRETIEN
La cause d’un scénario de ce genre découle très souvent d’un déficit d’entretien. Il faut savoir qu’avant l’effondrement d’une façade, plusieurs signes avant-coureurs se manifestent, par exemple du mortier qui se fissure et s’effrite, ainsi qu’un bombement, aussi appelé « ventre de bœuf ». Certains syndicats attendent que la catastrophe se produise avant d’agir. Lorsqu’elle frappe, leurs administrateurs se disent surpris, car ils n’avaient pas pris la mesure des avertissements d’un danger imminent. Et encore moins des coûts faramineux à engager pour réparer les dégâts.
Les infiltrations d’eau dans une toiture sont également fréquentes l’hiver. Lorsqu’un redoux ensoleillé rehausse la température à quelques degrés au-dessus du point de congélation, la glace sur un toit plat se met à fondre. Cela créera une accumulation d’eau qui, si la toiture n’est pas étanche, s’infiltrera ensuite dans l’immeuble. En pareil cas, on ne pourra que tabler sur des mesures temporaires pour juguler le problème, à savoir colmater les brèches, en attendant que les réparations soient faites au printemps.
Des problèmes liés aux portes perméables peuvent également survenir. Cette situation prend sa source pendant la construction d’un bâtiment, notamment si elles ne sont pas homologuées. Il peut en résulter des infiltrations d’eau dans une unité. Le problème c’est que, parfois, un dégagement insuffisant à la base d’une porte ne permet pas de remonter la membrane d’étanchéité, si bien que l’eau s’y infiltrera. En outre, le gel et le dégel auront un effet dévastateur, car l’expansion de la glace risque d’arracher le calfeutrage et d’endommager d’autres composantes d’un bâtiment.
Les interventions d’urgence sont à éviter l’hiver. On peut y parvenir en misant sur la prévention pendant la saison chaude, afin d’éviter les situations critiques et difficiles à résoudre. Bien qu’on ne puisse pas en être immunisé à 100 %, viser une réduction des risques sera profitable pour tout le monde.
Il faut savoir que par temps très froid, le coût des travaux peut être jusqu’à 40 % plus cher.
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